Comment devenir souple ? C’est une question qui revient souvent en yoga. Peut-être que vous-même, vous avez démarré la pratique pour gagner en souplesse. Ou bien, vous avez aimé le yoga dès votre première séance parce qu’il vous permettait d’utiliser votre grande souplesse (voire une hyperlaxité) naturelle… Dans les deux cas, le sujet de la souplesse en yoga est central. Mais si « comment devenir plus souple » n’était pas la bonne question à se poser pour progresser dans sa pratique et ses sensations ? On vous dit plus dans cet article !

Qu’est-ce que la souplesse ?

Il s’agit de la capacité des muscles (et des fascias qui les enveloppent) à s’étirer dans une certaine longueur et à revenir à leur taille initiale. Lorsqu’un muscle s’allonge sans pouvoir revenir à sa taille initiale, il peut subir une lésion (c’est le cas de l’élongation, du claquage ou dans une plus grave mesure, de la déchirure musculaire). 

Un certain degré de souplesse est donc nécessaire pour exécuter les mouvements de la vie quotidienne sans risque pour nos muscles. Vous avez besoin d’un peu de souplesse pour pouvoir attraper quelque chose en hauteur par exemple. L’aptitude d’un muscle à s’étirer est également un plus lorsqu’on cherche à améliorer ses performances sportives. Si vous faites de la natation par exemple, une bonne souplesse pourra vous offrir une plus grande amplitude en crawl. En yoga, la souplesse de vos ischios-jambiers conditionnera votre nécessité de devoir plus ou moins plier les genoux dans les postures de flexion avant, comme la pince debout.

Pourquoi devenir plus souple ?

La souplesse est une qualité motrice essentielle dans nos mouvements du quotidien comme dans nos pratiques sportives. Elle est donc nécessaire dans un certain degré d’amplitude. Devenir plus souple est souhaitable pour éviter une réduction de la palette de mouvements disponibles. Un manque de souplesse peut notamment affecter ce qu’on appelle les mouvements fonctionnels, c’est-à-dire ceux qui sont utiles à notre vie de tous les jours (marcher, sauter, soulever, attraper, etc.).

Mais au-delà d’une certaine amplitude, la souplesse excessive, comme l’hyperlaxité, peut être, en réalité, aussi source de douleurs et, à terme, de limitation de ses mouvements ! Car oui, être trop souple peut être problématique. En témoigne Manon, fondatrice d’ĀYU YOGA SCHOOL qui est hyperlaxe de plusieurs articulations. On lui a beaucoup envié sa souplesse qui lui permettait de réaliser plusieurs postures de yoga assez impressionnantes avec plus de facilités. Sauf qu’elle a rapidement subi des douleurs parce qu’il lui manquait un ingrédient essentiel dans la réalisation de ses mouvements : la force. Eh non, souplesse et force ne sont pas antinomiques ! Ce sont deux qualités complémentaires, comme le yin et le yang. 

Car la force produite par un muscle est indispensable à la réalisation d’un mouvement et au contrôle articulaire dans l’amplitude de ce mouvement. Et c’est là que la mobilité entre en jeu !

Quelle est la différence entre souplesse et mobilité ?

Si Manon, notre fondatrice, a réalisé qu’elle avait beaucoup trop compté sur sa seule souplesse dans sa pratique de yoga, c’est parce qu’elle a découvert le CrossFit. En le pratiquant, elle s’est aperçue à quel point elle manquait de contrôle et de force dans la réalisation de ses mouvements. Et c’est dans cette discipline qu’elle a rencontré la mobilité fonctionnelle, que les athlètes utilisent pour améliorer leur performance, en plus du travail de souplesse « pure ». Ça a été un vrai coup de foudre pour ces exercices fun et précis qui s’exécutent dans la conscience du souffle. C’est devenu un complément indispensable à sa pratique de yoga ! 

La mobilité, c’est la capacité d’amplitude de mouvements que peut faire une articulation, sans douleur ni compensation. Ainsi, souplesse et mobilité sont deux qualités motrices distinctes, au même titre que la force en est une autre. Mais les deux peuvent agir ensemble dans une amplitude de mouvement. La mobilité implique une notion de contrôle articulaire et musculaire pour produire un mouvement. La souplesse va permettre au muscle de s’étirer pour aller chercher une amplitude. Mais c’est la mobilité qui offre au corps la possibilité de créer et transférer la force nécessaire dans l’articulation pour sauter, pousser, tracter, tirer, etc. 

Comment devenir plus souple ?

Devenir plus souple en s’étirant

La réalisation d’étirement est couramment proposée comme axe de travail pour devenir plus souple. 

Ces étirements peuvent être : 

• passifs, c’est-à-dire réalisés sans activation des muscles, en étirement, uniquement grâce au poids d’un élément extérieur (une main qui presse) ou de la gravité ;
• actifs, comme les techniques dites PNF (proprioceptive neuromuscular facilitation) dans lesquelles on contracte le muscle antagoniste à celui qu’on étire ;
• dynamiques ou balistiques, dans lesquels un mouvement est effectué avec élan et répétition, ce qui contribue à augmenter l’amplitude d’étirement (c’est le cas par exemple lorsqu’on fait des battements avec les jambes en papillons).

Ces méthodes d’assouplissement des muscles ont de nombreux bienfaits. Mais les étirements seuls ne sont pas efficaces pour gagner durablement en mobilité. Car, ils ne permettent pas de gagner en force et en contrôle articulaire ! 

Devenir plus souple en construisant sa force

En réalité, pour gagner en souplesse, il est indispensable aussi de travailler sa force, notamment au niveau articulaire. Cela permet de créer plus d’espace dans le corps et de développer une amplitude contrôlée plus importante dans ses mouvements ! Pratiquer régulièrement des exercices de mobilité, intégrés dans une séance de yoga ou réalisés seuls, va rapidement produire ses effets dans les principales articulations de votre corps en matière de force et de souplesse. 

Le travail de mobilité vous aide à explorer des sensations d’ouverture et de stabilité dans toutes les articulations dont on a besoin au quotidien pour bouger : chevilles, poignets, hanches, épaules, dos. Les exercices de mobilité sont des mouvements simples et ludiques d’isolation et de renforcement des petits muscles entourant ces principales articulations. Il s’agit par exemple de contracter une seule partie du corps alors qu’on est dans la plus grande amplitude possible. On peut aussi prendre conscience d’une sensation ou d’une zone spécifique. 

La mobilité est extrêmement riche pour le corps et s’intègre parfaitement à la pratique du yoga pour la rendre plus variée, mais aussi plus durable pour le corps. Elle est idéale pour devenir plus souple et gagner en force dans toutes nos articulations.

Nous avons créé un programme de mobilité fonctionnelle pour vous accompagner vers un corps plus fort, plus mobile et plus résilient. Si vous souhaitez ajouter dans votre pratique (et pourquoi pas votre enseignement) de nouveaux exercices ludiques vous aidant à développer plus de souplesse, de force et de contrôle articulaire, alors rejoignez le programme !