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En 2019, j’ai fondé l’école ĀYU pour transmettre le yoga autrement : une pratique décomplexée et inclusive fondée sur des connaissances scientifiques et académiques.
Hello, moi c'est Manon !
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Dans la pratique posturale du yoga, comme dans la vie en général, rien n’est noir ou blanc, tout est une grande variation de gris. Et cela nous rappelle l’importance de la nuance dans les consignes que l’on peut formuler lorsqu’on enseigne le yoga. C’est particulièrement vrai pour les règles d’alignements par exemple… Dans cet article, on vous présente plus en détail cette « zone grise » de l’enseignement du yoga et comment sa bonne compréhension peut vous aider en tant que prof.
Chez ĀYU, on le constate dans chaque promotion de nos formations initiales de profs de yoga. Certains élèves paniquent quand ils n’ont pas de réponse tranchée sur une façon de réaliser une posture, une méthodologie de séquençage ou des consignes d’alignements.
En effet, ils cherchent à savoir si « c’est bien » de faire comme ceci ou comme cela. Par exemple, faut-il ouvrir le pied à 45° ou pas dans son guerrier 1 (virabhadrasana A) ? Ou encore, quel est l’écart idéal entre les deux pieds en guerrier 2 (virabhadrasana B) ?
Et c’est sûr que ce serait beaucoup plus facile pour les élèves, en formation comme pour celles et ceux qui pratiquent en cours de yoga collectifs hebdomadaires, d’entendre qu’il y a une bonne et une mauvaise manière de faire. Ce serait plus simple de pouvoir apprendre par cœur, sans se poser de questions, la bonne règle d’alignement ou la méthode qui serait supérieure à une autre.
Sauf que la réponse à ces questions, comme dans 99 % des questionnements liés à la pratique posturale, est « ça dépend »…
Dans la pratique posturale du yoga, il n’y a pas de réponse binaire. Tout dépend de l’intention et tout est possible en fonction du corps des élèves, de ce qui guide la transmission ou des objectifs pédagogiques des asanas choisis.
Pour mieux comprendre cette zone grise dans l’enseignement du yoga, il faut comprendre comment la pratique a évolué et pourquoi. Le cas des alignements est assez emblématique en ce sens. Il s’avère que certaines règles sont le fruit d’une évolution dans le temps. Elles changent selon les styles de pratiques (elles ne sont pas les mêmes en ashtanga qu’en hatha par exemple), mais aussi les époques. Si vous retrouvez des photos de T. Krishnamacharya, Pattabhi Jois ou BKS Iyengar dans des postures de flexion avant comme paschimottanasana ou janu sirsasana, ils n’ont pas nécessairement le fameux « dos droit »…
Parfois, certaines règles d’alignements sont en réalité des consignes énoncées pour fonctionner auprès du plus grand nombre et réduire ainsi les risques de blessure. C’est le cas de la célèbre consigne qui interdit presque de laisser la cheville dépasser le genou en fente. Pour les personnes qui manquent de force dans les cuisses ou de mobilité dans les chevilles, cela pourrait en effet amener des contraintes dans les genoux, mais ce n’est pas valable pour tout le monde.
Dans d’autres situations, les alignements peuvent même répondre à des exigences esthétiques. C’est d’ailleurs le cas pour l’instruction de baisser les épaules loin des oreilles lorsqu’on a les bras au-dessus de la tête !
Il s’agit donc avant toute chose, dans la transmission du yoga postural, de comprendre pourquoi on fait les choses, dans quel but et selon quelle intention. Car en fonction de cela, tout est possible. Et c’est ce qui rend la pratique passionnante ! On peut jouer avec les variantes dans chaque posture, pour servir une intention, pour moduler les alignements à tous les types de corps, pour proposer une pratique plus accessible, plus ludique ou plus challengeante.
C’est sûr que ça nécessite plus de remise en question en tant que prof de yoga. C’est moins facile que d’apprendre des consignes par cœur ou de classer les bonnes et les mauvaises pratiques. Mais cela serait faire fausse route, car le corps humain est complexe et l’enseignement de la pratique posturale requiert de la nuance !
Comprendre cette zone grise en yoga demande de creuser, d’étudier, de nuancer ses propos, de remettre en question sans cesse ce que l’on a appris, pratiqué ou même enseigné… Et cela peut aussi se révéler perturbant, parce qu’on peut vite ne plus savoir que faire ni que dire.
C’est pour cela qu’il est indispensable d’étudier l’anatomie appliquée au yoga pour choisir des variantes qui permettent de transmettre l’essence des asanas tout en s’adaptant aux corps des pratiquant.e.s. Certes, vous devez fournir plus de travail et développer votre esprit critique. Mais ainsi, vous pourrez créer des cours de yoga plus logiques, plus inclusifs et plus intentionnels. C’est ce que nous nous efforçons de vous proposer dans nos formations de prof de yoga, initiales comme avancées.
À présent, dites-nous en commentaire, la zone grise et la nuance de l’enseignement du yoga postural, ça vous parle ?
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Le plus grand changement dans ma façon d’enseigner s’est fait sur l’observation et la remise en question de « qu’est ce que je dis » pour que les élèves se positionnent dans une posture, j’ai pu trouver ma façon de partager ma vision d’une pratique et surtout de lui permettre d’évoluer sans cesse. Ça me demande de lire et relire sans cesse mon livre d’anatomie et mes notes, mais ça renforce ma confiance en moi et j’ai le sentiment que ça laisse aux pratiquants la liberté de rester qui ils sont et pourquoi ils viennent dans mes cours, par plaisir, par complément, par passion… peu importe tous sont bienvenus.
Merci pour ton partage 😊