Le métier de prof de yoga n’est pas toujours facile. Il est certes animé par la passion de la pratique et de sa transmission, mais il peut vite devenir usant. Il existe un mythe autour de la/du prof de yoga qui serait un.e professionnel.le totalement épanoui.e, toujours zen, libre de ses horaires et de son argent… Pourtant, même en yoga, certains profs peuvent frôler le burn-out ! Manon, fondatrice d’ĀYU YOGA SCHOOL, en a fait elle-même les frais, lorsqu’elle a démarré son activité… On vous livre donc, dans cet article, les 4 conseils qu’elle aurait aimé recevoir au début de son aventure en tant que prof de yoga.

1. Maintenir sa pratique personnelle

Être prof de yoga, c’est d’abord rester élève, car on enseigne avant tout ce qu’on explore soi-même. Ainsi, la pratique personnelle est une source d’inspiration inestimable en tant que prof de yoga. Elle est d’autant plus importante qu’un.e prof ne peut transmettre que ce qu’iel a pu expérimenter puis comprendre dans son propre corps et sur l’espace de son tapis. C’est l’étape préalable avant de chercher à faire explorer et comprendre à d’autres ce que l’on a soi-même pu ressentir ou tester. 

Maintenir une pratique personnelle, c’est également indispensable pour rester connecté.e à la passion qui vous a, à l’origine, motivée à enseigner à votre tour.

Le retour de Manon : pour moi, c’est le conseil le plus important que je m’appliquerais en priorité si c’était à refaire ! Pendant mes premières années d’enseignement, j’ai complètement délaissé ma pratique, je suivais encore quelques cours, mais j’avais perdu mon cocon, celle d’une pratique que je faisais rien que pour moi. Le yoga était devenu un travail comme un autre et plus un plaisir.

2. Continuer à se former

Se remettre en question, continuer à s’intéresser à son domaine, chercher à progresser, ce sont des qualités essentielles pour être un.e bon.ne prof. Dans beaucoup de secteurs d’activité, la formation continue est indispensable. C’est particulièrement le cas dans l’enseignement ou dans le secteur médical, mais en réalité cela s’applique même au monde de l’entreprise, les employeurs ayant l’obligation de financer la formation continue de leur.s salarié.e.s. 

C’est donc valable aussi dans l’enseignement du yoga ! Même si la majorité des profs sont sous le statut d’indépendant, se former régulièrement pour actualiser leurs connaissances et challenger leurs acquis est un facteur clé de leur réussite. Les connaissances évoluent constamment, que ce soit dans le domaine de l’histoire et la philosophie du yoga, celui de la pédagogie ou encore de l’anatomie appliquée au mouvement. Ce que vous avez pu apprendre par le passé n’est plus forcément d’actualité et une mise à jour peut s’imposer !

3. Définir un planning qui convient à ses besoins

C’est normal au début de son activité d’accepter toutes les propositions ou de ne pas être regardant sur les horaires de cours et leur répartition… Car on a besoin de se lancer et d’expérimenter également au maximum sa pédagogie pour l’améliorer ! 

Mais ensuite, il est vital de prendre en considération ses besoins, ses contraintes et ses envies pour définir son planning de cours et d’horaires. Il s’agit de créer un équilibre qui reste viable sur le long terme. Être indépendant peut être un incroyable vecteur de liberté ou d’aliénation, si l’on ne tient pas compte de ses besoins dans la mise en place de son planning de travail. 

Le retour de Manon : tout au début, je donnais 25 heures de cours par semaine… Je travaillais très tôt le matin et très tard le soir. Du coup, j’ai dû dire adieu à ma vie sociale et c’est aussi pour cela que j’ai délaissé ma pratique personnelle ! Sur le long terme, ce n’est pas durable, y compris pour son propre corps.

4. Pratiquer d’autres activités physiques qu’on n’enseigne pas

Ça, c’est notre conseil bonus ! D’abord parce que c’est intéressant pour améliorer des qualités physiques que le yoga ne permet pas (ou peu) de développer. C’est le cas d’une activité de renforcement musculaire avec des charges par exemple, particulièrement indiquée pour la santé du corps. Nous abordons ce sujet dans un article à propos de nos opinions impopulaires sur le yoga. Parmi elles, se trouve celle que la pratique posturale du yoga seule n’est pas suffisante pour une bonne santé physique… même si c’est une croyance tenace. 

En tout cas, pratiquer des activités physiques différentes du yoga (ou un autre style de yoga a minima), c’est indispensable pour vous garder un cocon rien que pour vous, en dehors de ce que vous enseignez. 

On espère que ces 4 conseils vous seront utiles pour maintenir une activité durable pour vos élèves comme pour vous. Et si vous souhaitez entamer votre formation de prof ou approfondir vos connaissances, découvrez nos formations en yoga basées sur des enseignements sourcés et contextualisés.