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En 2019, j’ai fondé l’école ĀYU pour transmettre le yoga autrement : une pratique décomplexée et inclusive fondée sur des connaissances scientifiques et académiques.
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Si vous pratiquez le yoga, vous avez probablement déjà entendu la théorie selon laquelle nos émotions, particulièrement négatives ou celles que l’on n’aurait pas « digérées », seraient stockées dans nos hanches. Les postures d’ouverture de hanche en yoga auraient alors la vertu de nous aider à les libérer. Différentes justifications énergétiques et psychosomatiques sont généralement avancées pour expliquer cette thèse. Chez ĀYU YOGA SCHOOL, on adore débunker les grands mythes de la pratique posturale du yoga. Alors, on s’est posé la question : nos émotions sont-elles réellement contenues dans nos hanches ?
Pas besoin de pratiquer depuis très longtemps pour rapidement être exposé.e à l’idée selon laquelle les postures d’ouverture de hanches en yoga nous permettraient de libérer certaines tensions émotionnelles. Dans son livre « Yoga, une histoire monde », Marie Kock mentionne d’ailleurs cette théorie : « dans le milieu du yoga, la fermeture des hanches est souvent interprétée, notamment chez les femmes, comme la manifestation de colères non digérées, de traumatismes enfouis ». Mais d’où vient cette thèse et sur quelles bases est-elle fondée ?
La première justification avancée de cette connexion entre travail des hanches et libération des émotions est celle de la symbolique associée au muscle du psoas. C’est un muscle profond fléchisseur de hanche qui s’insère sur les vertèbres lombaires jusqu’en haut de la cuisse. Il est indispensable pour marcher et courir. Il est parfois appelé « muscle de l’âme », notamment par la médecine traditionnelle chinoise (dans une vision du corps humain qui va au-delà de notre conception anatomique et scientifique).
On lui attribue la capacité à ressentir, voire emmagasiner inconsciemment le stress, car il doit pouvoir se contracter face à des dangers extérieurs dans ce qu’on désigne comme le mécanisme de « fuite ou combat ». Ainsi, de nombreuses théories associent un psoas très tendu à un trop grand stress émotionnel, souvent chronique dans notre mode de vie moderne. Les postures d’ouvertures de hanches, qui pour certaines induisent un étirement du psoas, amèneraient alors à libérer ce trop-plein de stress, et par extension, toutes nos émotions négatives.
La deuxième origine de cette théorie peut être celle des chakras. Comme le présente l’une de nos formatrices, Zineb Fahsi dans son article sur le sujet, le système des chakras est un héritage des yogas tantriques contenant à l’origine une vision du corps subtil et symbolique du yogi. Les chakras y sont des centres de visualisation et de méditation. Mais ce système est ensuite reformulé et popularisé au 19ᵉ siècle par les théosophes, accompagné de la vision médicale du corps en plein développement. Les chakras deviennent des roues énergétiques permettant la circulation du Prana (l’énergie vitale, selon les philosophies du yoga). Ils sont associés à des caractéristiques tangibles du corps physique, notamment des endroits précis le long de la colonne vertébrale et des glandes endocrines.
Chacun des 7 principaux chakras est relié à une couleur, un mantra, des qualités psychosomatiques, etc. Le yoga postural viserait alors à faire un travail sur les différents chakras, pour les harmoniser, en les stimulant d’abord via le corps physique.
Le chakra sacré, Svadhishthana, 2e chakra de ce système, est placé au niveau des organes sexuels, abrités dans le bassin. Les postures de yoga d’ouverture de hanches permettraient ainsi d’activer ce chakra considéré comme le centre des émotions négatives non assimilées et des traumatismes, particulièrement sexuels.
Ainsi, que ce soit pour des raisons psychosomatiques ou énergétiques, il est très souvent recommandé de travailler l’ouverture de hanches pour faire circuler ses émotions. Mais, anatomiquement, que permettent de faire réellement les postures d’ouverture de hanches en yoga ?
En réalité, elles recouvrent plusieurs mouvements parmi la palette disponible dans l’articulation de la hanche. Lorsqu’on parle de la hanche, on désigne en fait anatomiquement l’articulation coxo-fémorale. Celle-ci relie le fémur (l’os de la cuisse) à une cavité de l’os iliaque (dont on ressent la pointe de la crête à l’avant de nos deux hanches).
Les mouvements que peut réaliser cette articulation sont nombreux et se font dans tous les plans :
Certaines postures de yoga dites d’ouverture de hanche vont combiner ces différents mouvements. C’est le cas, par exemple, de badda konasana (le papillon) dans laquelle on met en place une rotation externe et une flexion de hanche.
En réalité, d’un point de vue anatomique et scientifique, les bienfaits des postures d’ouverture de hanche en yoga vont varier et se situent au-delà de la libération des tensions émotionnelles.
Le postulat selon lequel nos émotions seraient stockées dans nos hanches repose donc sur 2 théories qui n’ont aucun fondement scientifiquement prouvé à ce stade. Par ailleurs, beaucoup de postures d’ouverture de hanche en yoga n’impliquent pas nécessairement la contraction (en flexion) ou l’étirement (en extension) du muscle psoas.
Pour autant, dans nos modes de vies sédentaires, les postures pour assouplir et renforcer les différents muscles des hanches (le psoas, les adducteurs, les fessiers) sont particulièrement bénéfiques. La configuration osseuse de l’articulation de la hanche en fait un élément très stable. Sa mobilité est donc permise par la souplesse des muscles qui l’entourent. Le manque d’activité physique, mais aussi une position assise prolongée, surtout sur des chaises ou des canapés, peut contribuer à un manque de mobilité dans les hanches. Cela peut engendrer des conséquences plus larges : en effet, beaucoup de douleurs dans le bas du dos peuvent être liées à des raideurs dans les muscles des hanches.
Le travail des postures d’ouverture de hanches peut amener des sensations puissantes et intenses, notamment si l’on est très peu souple dans cette zone. N’envisager que la grille de lecture psychosomatique et énergétique des émotions stockées dans cette partie du corps, c’est passer à côté d’une réalité anatomique et physiologique. Il s’agit d’une espace dans lequel beaucoup de personnes sédentaires manquent de mobilité et la pratique posturale du yoga peut aider à l’améliorer !
Connaissiez-vous les origines de ce mythe en yoga ? Retrouvez d’autres analyses de mythes courants dans le milieu du yoga sur notre blog. Et pour vous former à une pratique et un enseignement non dogmatique, fondé sur des connaissances académiques et scientifiquement étayées, retrouvez notre programme de formation.
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Dommage de ne pas avoir tout de même évoqué l’aspect libérateur des étirements et des postures de yoga. Quelque soit les zones du corps mobilisées par les postures finalement, des charges émotionnelles peuvent être libérées, il n’y a qu’à constater les élèves qui se mettent à pleurer sans raison apparentes après un travail postural et respiratoire par exemple. Bien sûr, je comprends la recherche scientifique et rationnelle dans ton propos, mais ne pas évoquer cet aspect pour revenir uniquement au point de vu anatomique est aussi une manière de se restreindre à une seule grille de lecture ! Merci pour tout le travail de recherche et de partage que tu offres à ta communauté.
Merci pour ton commentaire 😊
Effectivement des émotions puissantes peuvent être ressenties dans un cours postural cependant il est plus probable que les raisons soient liées au contexte et à l’environnement plutot qu’à la posture en elle-même.
Le fait de prendre du temps pour soi, d’accueillir le silence, de s’écouter, de ressentir son corps et de se placer en introspection… toutes ces choses là contribuent à un environnement dans lequel on peut avoir besoin de lâcher et dans lequel on est face à soi même.
Cela peut être encore renforcé lorsque le/la prof a un discours un peu inspirationnel, avec de la musique douce et mélancolique, des bougies etc…
Donc n’importe quel mouvement maintenu pourrait avoir ces effets là dans ce contexte, cela n’a rien à voir avec les hanches 😊