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En 2019, j’ai fondé l’école ĀYU pour transmettre le yoga autrement : une pratique décomplexée et inclusive fondée sur des connaissances scientifiques et académiques.
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La question “se former au yoga est-il indispensable pour enseigner ?” devrait être purement rhétorique. Malheureusement en France, il est techniquement possible de devenir prof de yoga sans posséder aucun diplôme. Sans parler de l’absence d’encadrement et de contrôle du contenu des formations de prof de yoga 200H. Dans cet article, on vous propose de comprendre d’abord pourquoi il est indispensable de se former au yoga pour l’enseigner. Ensuite, on réalise un tour d’horizon des différentes options pour se former au yoga. Enfin, on vous dévoile nos critères pour choisir la formation de yoga la plus adaptée pour vous.
Aujourd’hui, la pratique du yoga s’est considérablement répandue. Et c’est une très bonne nouvelle ! Toutefois, cette popularité a fait foisonner les cours de yoga et les formations, avec des niveaux de qualité variables.
Par ailleurs, selon les styles de yoga ou les centres de formation, la pratique est abordée sous des angles très distincts. L’accent peut être mis sur son aspect physique, philosophique, méditatif ou encore spirituel, voire énergétique… Cela pouvant même amener à des dérives ou des prises des libertés dangereuses vis-à-vis du rôle d’un.e prof de yoga.
Tout ça rend difficile la compréhension de ce que recouvre concrètement l’enseignement de cette discipline. Et les compétences qu’une formation de yoga doit vous permettre d’acquérir.
L’image d’Épinal d’un.e prof de yoga montre souvent un groupe d’élèves guidés pour réaliser une série de postures. Certes, c’est une base incontestable du métier. Pourtant, enseigner le yoga va bien au-delà de la démonstration d’asanas. D’abord, parce que la démonstration seule ne suffit pas à guider des élèves. Il faut les aider à comprendre comment se positionner, comment respirer, comment focaliser leur attention ou affiner leurs ressentis dans la posture.
Ensuite, l’enseignement du yoga peut s’accompagner également d’une transmission de différents concepts philosophiques. Encore faut-il les connaître, les comprendre et pouvoir les rendre intelligibles aux élèves. Tout cela, sans tomber dans les pièges de l’appropriation culturelle ou d’une déformation de ces concepts vers du développement personnel.
Un.e bon.ne enseignant.e ne se contente pas de reproduire ce qu’iel a appris. Iel comprend les principes qui sous-tendent la pratique et sait se les approprier par rapport à sa propre exploration personnelle. Iel sait aussi comment les adapter aux besoins des élèves comme à ses intentions pédagogiques.
Car un.e prof de yoga est avant tout un.e pédagogue. Savoir construire un cours structuré, donner des consignes claires, encourager sans imposer et adapter les postures aux contraintes de chacun.e sont des compétences essentielles.
Enseigner le yoga, c’est également savoir prévenir la kinésiophobie (la peur du mouvement) en évitant un discours alarmiste ou culpabilisant. Un.e prof de yoga aide ses élèves à progresser en leur donnant confiance en leur corps et en leurs capacités.
Pour cela, la compréhension de l’anatomie appliquée au yoga est une compétence clé. Elle permet de comprendre d’un côté ce que l’on cherche comme action de sensation dans chaque posture. Et de l’autre comment chaque individu va y évoluer différemment en fonction de son degré de mobilité ou sa morphologie.
L’un des défis majeurs de l’enseignement du yoga réside dans la diversité des corps des élèves présent.e.s en cours. Certain.e.s auront une amplitude articulaire plus importante, d’autres seront restreints par des différences osseuses, des blessures ou des tensions musculaires.
Un.e bon.ne prof de yoga doit être capable de lire le corps de ses élèves pour leur proposer des ajustements adaptés à leurs besoins et leurs contraintes. Par exemple, une personne avec une antéversion marquée du bassin n’exécutera pas un chien tête en bas de la même manière qu’une autre avec une rétroversion naturelle. Sans cette compréhension, un.e enseignant.e risque d’imposer des alignements inadaptés. Et cela s’apprend avec l’anatomie appliquée au yoga.
L’étude de l’anatomie permet également de déconstruire certains mythes du yoga et d’éviter les consignes qui créent de la kinésiophobie. Beaucoup d’instructions classiques ne prennent pas en compte la variabilité anatomique des élèves. C’est le cas du positionnement du pied arrière en guerrier 1 à 45°. D’autres consignes vont à l’encontre des principes biomécaniques du mouvement. C’est l’exemple de demander d’abaisser les épaules loin des oreilles alors que les bras montent vers le ciel. D’autres encore poussent les pratiquants à éviter certaines postures par crainte de se blesser ou que ce soit mauvais, voire dangereux pour le corps (comme la pratique des inversions déconseillées durant les règles). Enfin, certaines permettent de justifier des alignements standardisés qui ne sont pas réellement adaptés à tou.s.tes. C’est le cas de la consigne selon laquelle il faudrait garder le genou plié au-dessus de la cheville en fente.
Un.e enseignant.e bien formé.e en anatomie appliquée au yoga sait rassurer et accompagner ses élèves dans un mouvement adapté. Iel donne des consignes claires et personnalisées, mettant l’accent sur l’écoute du corps et la progressivité.
Maintenant que nous avons fait le tour des compétences fondamentales du métier de prof de yoga, faisons le point sur ce qu’il est possible de faire concrètement en France lorsqu’on souhaite se former au yoga !
En France, le métier de professeur.e de yoga n’est pas réglementé par un diplôme d’État. Ce qui signifie qu’il est possible d’enseigner sans certification officielle, voire sans diplôme tout court !
Et puis, face à l’expansion de la pratique et le besoin accru de profs, un label, Yoga Alliance, s’est popularisé. Il garantit que les formations de yoga couvrent certaines matières (anatomie, philosophie, séquençage, pédagogie, pranayama, etc.) et leur allouent un nombre d’heures minimal.
Dans l’écosystème Yoga Alliance, la formation de yoga 200 heures est considérée comme la première étape pour enseigner le yoga. Ensuite, une formation 300 heures permet d’affiner et challenger son enseignement. Ces formations sont devenues la norme pour enseigner des yoga dynamiques (vinyasa, hatha, ashtanga) en studio, en salle de sport ou en association.
D’autres formations complémentaires, sous des formats de 50 heures, existent pour des pratiques de yoga spécifiques. C’est le cas du yin yoga, du yoga restauratif ou du yoga prénatal. Par ailleurs, des cursus entre 30 et 50 heures peuvent aussi permettre de compléter sa formation initiale sur des matières très vastes comme l’anatomie ou l’histoire et la philosophie. Ce sont en effet des contenus qui ne sont pas toujours faciles à couvrir complètement dans une formation initiale. De plus, ces formats plus courts répondent également à l’exigence de formation continue. Elle est indispensable pour continuer d’enrichir sa pédagogie lorsqu’on est prof de yoga.
Le choix du statut juridique est une question centrale pour les futurs enseignant.e.s. La majorité des profs optent pour le statut de micro-entrepreneur.e, qui permet une gestion simplifiée et des charges réduites. Ce statut convient parfaitement à celleux qui souhaitent donner des cours en indépendant.e, que ce soit en studio, en entreprise ou en ligne.
D’autres choisissent de créer une association, un statut qui peut s’avérer plus pratique pour organiser des ateliers et des retraites. D’autres encore peuvent être salariés dans des structures comme des salles de sport ou des centres de bien-être. Chaque option présente des avantages et des contraintes. Il est essentiel de bien se renseigner pour choisir la forme la plus adaptée à son projet professionnel. C’est pour cela que nous avons intégré un module de création d’entreprise dans notre formation initiale.
Bien choisir une formation de yoga, c’est trouver celle qui vous permettra d’en sortir avec les bases indispensables pour commencer à enseigner sereinement des cours de qualité ! Il faut donc aller au-delà de certains critères classiques.
Bien sûr, le premier réflexe est de regarder le détail du programme de la formation. Le label Yoga Alliance ne garantit pas la profondeur et le sérieux avec lesquelles les matières sont abordées. Renseignez-vous donc sur le programme détaillé du cursus. Vous devez retrouver à minima la pratique, les techniques posturales et leur adaptation, l’anatomie, l’histoire et la philosophie du yoga et la pédagogie. Vous devez pouvoir savoir :
Les membres de l’équipe encadrante et leur expérience sont un autre point majeur à vérifier avant de se former en yoga. Leur transmission et leur pédagogie correspondent-elles à votre vision de la pratique ? Faites un cours d’essai avec ces formateur.ice.s, qui sont aussi profs de yoga. Vous vous assurerez que vous êtes en phase avec leur enseignement avant d’apprendre auprès d’elleux à devenir prof à votre tour.
Enfin, le format du cursus envisagé n’est vraiment pas un critère anodin. Vous devez choisir un parcours adapté à vos besoins et vos contraintes pour garantir les meilleures conditions d’apprentissage. Si vous êtes salarié.e ou que vous avez une vie de famille très remplie, des formats en immersion ne seront peut-être pas les plus adaptés pour vous. Si vous aimez l’idée de vous plonger dans la pratique de façon intense et vous consacrer complètement à son étude, le format sur des weekends espacés n’est peut-être pas l’idéal. C’est pour cela que chez ĀYU, nous proposons ces deux formats pour les formations initiales :
Soyez également vigilant sur la formation en ligne. Elle est parfaitement adaptée pour des cours théoriques, des matières spécifiques ou des remises à niveau. Mais apprendre à enseigner se fait au contact d’autres élèves et d’autres corps ainsi que par la mise en pratique. Le présentiel doit donc rester une part importante du cursus.
Trouver une formation de yoga qui couvre les compétences nécessaires pour devenir prof de yoga est une première étape essentielle. Mais il faut aussi qu’elle vous offre la possibilité de vous entraîner à transmettre des cours et obtenir des retours constructifs sur ces mises en pratique ! Dans l’étude du programme, portez une attention particulière au nombre d’heures réellement consacrées à la pratique de l’enseignement. Vous devez avoir des occasions d’animer des cours ou des parties de cours. Veillez également à ce que des temps de retours formalisés soient prévus avec les formateur.ices. Cela vous permettra de bénéficier d’un accompagnement pour progresser vers cette nouvelle casquette de prof. Car ça ne s’apprend pas en quelques heures ! Une bonne formation doit vous mettre en situation réelle pour vous donner les outils nécessaires pour ajuster votre enseignement.
Lorsqu’on se forme au yoga et à son enseignement, plusieurs outils sont nécessaires pour développer sa pédagogie. Une bonne formation doit vous apprendre à guider verbalement les élèves dans leur pratique, avec des consignes claires, non anxiogènes, pertinentes. Vous devez aussi apprendre l’ajustement manuel, dans le respect des limites des élèves et dans une juste proportion. La pédagogie, c’est également savoir concevoir des séances progressives, adaptées et cohérentes avec l’intention de son cours. C’est ce qu’on appelle le séquençage et c’est un pan majeur du métier de prof de yoga. Enfin, des outils peuvent être abordés sur la manière de créer un espace sécurisant ou encore d’intégrer des concepts philosophiques dans vos cours. Si votre but est d’enseigner, il faut s’assurer que la formation ne se contente pas de vous apprendre à pratiquer ni même à démonter. Elle doit vous accompagner dans l’art de transmettre.
Enfin, au-delà du contenu, les valeurs du centre de formation sont un point souvent délaissé, mais également déterminant. Il s’agit de se questionner sur les valeurs affichées de l’école (l’inclusivité, l’engagement social, l’accessibilité financière, l’esprit critique par exemple) ainsi que sur la manière dont elles sont réellement incarnées au quotidien. Par exemple, dans la pratique de ses tarifs, dans les personnes choisies pour constituer l’équipe enseignante, dans sa communication sur les réseaux, etc. Et évidemment, cela doit être en ligne avec vos valeurs et celles que vous voudrez transmettre à votre tour en enseignant le yoga !
À l’issue de ce guide, vous l’avez compris se former en yoga n’est pas une option si vous souhaitez devenir prof. Et choisir la bonne formation est une étape cruciale pour vous lancer sur cette voie avec confiance, cohérence et professionnalisme. Si vous souhaitez vous former en yoga avec une approche non dogmatique et inclusive qui s’appuie sur des données académiques et scientifiques plutôt que des croyances, découvrez notre formation initiale 240H.
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